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Jean Michel Isebe a lu « La Médée »

Il y a indéniablement du Simenon dans ce polar remarquable. En effet , son atmosphère et son cadre présente d’étranges et superbes similitudes, sans compter l’époque qui y colle parfaitement. Le pays , les canaux , les personnages, tout en plus y est terriblement visuel. Quel plaisir j’ai pu éprouvé à la lecture de cet opus, c’est inimaginable. Et ce style, une écriture précise, presque aérienne, ce sens profond de la description, cette aisance narrative, on ne peut qu’être admiratif. Nous nous situons dans les années soixante, des disparitions d’enfants viennent angoisser cette contrée de Flandre faite de canaux et d’usines textiles. Le marinier Vermeer sillonne à l’aide de sa péniche, La Médée sur les canaux du Nord et l’auteur, fort audacieux , nous indique dès le début quel est l’auteur de ces enlèvements tout en nous laissant dans l’expectative concernant le mobile. Car Vermeer est manifestement un homme calme, posé, courageux et solitaire, on ne saura rien du mobile. La maréchaussée locale ne brille pas, c’est un euphémisme, par son talent et son acharnement sauf que, à ses dépens, un frère et une soeur sont retrouvés un an plus tard noyés. Surgit alors l’inspecteur Morge, être singulier, taciturne et très teigneux. Et puis arrive le couple Rodrigues, aussi dissemblable que possible. Au risque de paraître ressasser, c’est un opus magnifique, à coup de descriptions somptueuses, au rythme de la vie batelière, des paysages apaisants et des personnages empathiques, taillés à la pointe d’un fusain acéré. Extrait : »Toucher des livres, une journée durant, c’était comme un dialogue sage et serein avec quelqu’un qui se laisserait mener par la main sans jamais dire un mot. » Très vifs remerciements aux éditions In Octavo, au couple Jaussaud/Obitz.

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